Conséquence de la grève des tribunaux en Colombie

Coeur Adoption tient à publier cette lettre ouverte de Béatrice dont nous avons eu connaissance grâce au blog de Moushette :

Début août, l’orphelinat colombien chez qui nous étions sur liste d’attente nous a annoncé qu’un enfant venait de nous être confié pour adoption. Nous avons rapidement réuni tous les documents nécessaires et sommes partis le 20 août à Bogota.

Un adorable bébé nous a été remis dès le lendemain par l’orphelinat et les procédures d’adoption ont alors normalement débuté… jusqu’à ce qu’une grève des tribunaux le 3 septembre bloque toutes nos démarches. Notre dossier a été remis au juge juste avant la grève, mais la sentence du jugement d’adoption n’ayant pas été prononcée, le bébé ne peut pas sortir de Colombie.

Après 6 semaines passées à Bogota dont 4 semaines de grève, la situation semble inextricable. Toutes les négociations engagées entre les représentants syndicaux et le gouvernement ont échoué, et rien ne laisse à penser que cette grève cesse rapidement. Les syndicats annoncent qu’elle pourrait se prolonger jusqu’aux vacances judiciaires qui débuteront mi-décembre. De plus, on commence depuis quelques jours à entendre parler de risque de propagation du mouvement à d’autres administrations. L’Agence Française de l’Adoption, tout comme l’ICBF (aide sociale à l’enfance colombienne), demandent maintenant aux futurs adoptants de reporter leur voyage en Colombie.

Les répercussions pour la Colombie sont importantes, mais aussi et surtout pour les 70 couples étrangers adoptants bloqués (certains diront pris en otage) dont 15 couples français. Chaque semaine d’attente supplémentaire sur place entraine de plus en plus de conséquences sur les plans humains, psychologiques, financiers (congés sans solde, frais d’hébergement) et professionnels… Un parcours d’adoption est déjà très complexe et très éprouvant. Ces événements imprévisibles en fin de parcours le rendent douloureux.

Pour ces raisons, après 5 semaines passées à Bogota, j’ai dû rentrer en France avec notre fils aîné (qui a raté sa rentrée scolaire), en laissant mon mari et notre bébé sur place… Ce qui est un vrai déchirement.

Nous n’avons actuellement qu’un espoir : que la France fasse pression sur l’État colombien pour qu’une solution soit trouvée. Ce dernier serait prêt parait-il à délivrer une autorisation exceptionnelle de sortie du territoire aux enfants en instance d’adoption à condition d’obtenir des garanties sur le retour des parents adoptifs en Colombie pour achever les procédures lorsque la grève sera terminée. Tous les parents sont évidemment prêts à l’accepter bien que cela rajoute encore de fortes dépenses non prévues (billets d’avion, hébergement).

Nous entendons par des personnes bien informées que le visa ne serait délivré que dans 3 semaines, après la semaine de vacances de l’ambassade de France en Colombie, ce qui est inacceptable. Ce visa aurait de plus une durée maximale de 3 mois ce qui obligerait les familles, si la grève perdure, à revenir avant fin décembre et donc d’attendre inutilement 2 semaines sur place jusqu’à mi-janvier afin que les vacances judiciaires colombiennes se terminent. Par ailleurs, les congés nécessaires pour passer ces nombreuses semaines en Colombie ne seraient pas éligibles au congé d’adoption étant donné que le jugement d’adoption n’a pas été prononcé.

Vous comprenez notre détresse ! Notre moral est malmené quotidiennement par de faux espoirs et des lourdeurs administratives.

Cette situation devenant insupportable, nous essayons par tous les moyens de sensibiliser media, politiques et grand public. N’hésitez pas à relayer notre message pour nous aider à trouver une solution rapide.

Merci beaucoup à tous d’avoir pris le temps de me lire !

Béatrice

Cette publication a un commentaire

  1. VANDAME

    Béatrice,
    nous espérons que la situation s’améliore pour vous et pour tous ceux qui sont dans votre situation.
    Avez-vous des nouvelles de la grève en ce début novembre ? Les choses vont-elles dans le bon sens ? Combien de temps peut-elle durer au pire ?
    Encore bon courage !
    Inès et Dominique

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