Dixie Bickel est la fondatrice et directrice de la crèche (l’équivalent d’un orphelinat) « God’s Little Angels » (GLA). Cette crèche, peu touchée par le séisme (aucun enfant n’a été blessé) a accueilli le 20 février des enfants provenant de la crèche « Les Brebis de Saint-Michel de l’Attalaye » (BRESMA) afin de les mettre à l’abri des pluies qui tombent actuellement sur Port-au-Prince (la crèche BRESMA étant partiellement détruite, les enfants dormaient dans la rue).
Ces deux crèches sont agréées par l’IBSER (Institut du Bien-Etre Social et de la Recherche – l’organisme haïtien chargé de la protection de l’enfance) pour l’accueil des enfants et leur placement éventuel en vue d’une adoption internationale (ainsi que le suivi de ces adoptions, de l’attribution au suivi post-adoption).
Si nous parlons ici d’elle, c’est que Dixie vient de s’émouvoir – le mot est faible – sur son blog (https://godslittlestangelsinhaiti.org/andlifegoeson/) du fait que l’UNICEF s’immisce dans la vie de sa crèche et court-circuite les autorités haïtiennes :
« Aujourd’hui je suis en colère. BRESMA a amené 32 enfants à GLA pour les mettre à l’abri des intempéries. La santé des enfants se dégradait de jour en jour. Plusieurs avaient été hospitalisés et l’un est même décédé. (…). Pour sauver les enfants dont elle a la charge, la directrice de BRESMA a donc décidé de les mettre à GLA pour 3 mois le temps que sa crèche puisse être réparée. Cela parait simple, n’est-ce-pas?
(…) Aujourd’hui, les gens de l’UNICEF sont venus de leur propre chef. Aucun représentant de l’IBESR n’était avec eux. Carole, représentante canadienne de l’UNICEF m’a dit que Margarette (directrice de BRESMA) n’avais pas le droit de transférer des enfants sans le leur signaler. Je lui ai dit que, moi-même, je n’aurais pas contacté l’UNICEF, ma crèche étant agréée ! (…)
Qui dirige les services sociaux haïtiens ? L’UNICEF ? Ne pouvons-nous agir pour sauver les enfants dont nous avons la charge et faire ce qui est le mieux pour eux sans la permission de l’UNICEF (…)
Elle a prétendu (…) qu’Andy, l’un des enfants de notre crèche, n’était pas là lors de son dernier passage. Evidemment, elle a refusé de venir dans la crèche et de voir les enfants ou les chambres où ils dorment. Elle n’a jamais demandé de combien d’enfants nous nous occupions ici. Mais elle sait qu’Andy, parmi nous depuis qu’il est tout bébé, n’était pas là lors de son dernier passage ! Elle m’a aussi dit que je n’avais aucun enfant dans la pouponnière quand elle est venue. Mais depuis le séisme l’IBESR ou l’UNICEF ne sont JAMAIS rentrés à l’intérieur de nos crèches pour voir les enfants. Aujourd’hui c’était la première fois !
L’UNICEF a aussi dit que je n’étais pas sur la liste des établissements pouvant accueillir des enfants. Alors que nous sommes enregistrés à l’IBESR et autorisés à recevoir des enfants. (…) »
Les affirmations de l’UNICEF concernant Andy sous-entendent un trafic – leitmotiv récurrent chez les personnes de l’UNICEF.
Il se trouve qu’Andy a une maman adoptive. Elle s’appelle Patricia et nous a contactés. Voici son témoignage…
Andy c’est mon fils. Pendant quelques jours il a même eu le droit de s’appeler Andy Millien Durand. Puis la terre a tremblé, entraînant sous les décombres du Palais de Justice le nom de Durand. Il ne reste qu’Andy, abandonné à 9 mois chez GLA en novembre 2007. Alors non, Carole de l’Unicef vous n’avez pas le droit de le mettre dans vos beaux camps de toile, parce que moi j’ai plus de 450 photos, films qui racontent son histoire à l’autre bout du monde. Parce que j’y suis allée, j’ai gravé son odeur au plus profond de moi et que je suis revenue avec les preuves de notre rencontre. Parce que si vous lui montrez une photo de moi, il va dire : « ça se mama mwen », la seule dont il a le souvenir conscient, parce que chaque samedi il passe un long moment avec cette photo là.
Alors Carole il y a tant de choses à faire dehors, tant d’enfants qui ont besoin de vous, faites ce que vous faites de mieux : aider ceux qui souffrent et ne faites pas souffrir ceux que vous croyez aider !
Pour Andy, Patricia, sa maman.
Andy et sa maman…
Comment se fait-il que lors de catastrophes où seul l’humain pourrait faire la différence, il y a toujours des gens qui agissent « cul par dessus tête » ?
De quel droit s’immiscent-ils ? De quel droit prennent ils des décisions qui peuvent détruire des familles ?
Pitié, réfléchissez avant d’agir, faites preuve d’un minimum de bon sens !
Héléna et son fils Tom, ensemble depuis presque 8 mois après 3 ans et demi de procédure
It’s time to bring those babies back from obscurity!