HAÏTI : Communiqué de Coeur Adoption

COEUR ADOPTION DEMANDE LE RAPATRIEMENT DES ENFANTS ADOPTES EN HAÏTI
Les communiqués du SAI et du MAEE à propos de la situation en Haïti mettent en avant que la priorité est l’aide à la population haïtienne dans son ensemble et qu’aucune mesure n’est envisagée pour le moment concernant les enfants en cours d’adoption par des familles françaises.
Si l’urgence est effectivement l’aide humanitaire à toute la population, faut-il rappeler qu’une frange de cette population est constituée des enfants abandonnés et/ou placés dans les institutions d’accueil ? Il n’y a pas incompatibilité à aider les uns et les autres, surtout les plus fragiles.
Il est bien évident que le dépôt de nouvelles demandes d’adoption en Haïti ne peut être envisagé pour le moment. Même si l’adoption est une mesure de protection des enfants, les demandes d’adoption sont toujours suspendues en cas de crise majeure dans un pays.
Cependant, pour environ un millier de familles françaises, ces procédures ont été entamées depuis de longs mois, voire des années. Certaines procédures étaient arrivées à leur terme et les jugements d’adoption prononcés en Haïti. Les enfants concernés ont donc une filiation légalement établie vis-à-vis de leurs parents français.
Nous demandons que tout soit mis en œuvre afin que ces enfants soient rapatriés le plus rapidement possible et confiés à leurs parents. Ces enfants, dont certains sont de santé fragile ou qui ont pu être blessés dans le tremblement de terre, sont attendus par leurs parents en France, chez eux !
Les procédures d’adoption ne doivent donc pas systématiquement être bloquées sous prétexte de la situation dramatique que vit Haïti actuellement.
Ce serait grandement négliger les droits les plus fondamentaux des enfants (cf.extraits de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant, ci-dessous.)
Les enfants confiés à l’adoption ne doivent pas subir un nouvel abandon, l’abandon de l’Etat français.
Pour ce qui est des autres procédures, qui sont dans des états d’avancement variables (jugements en attente d’être prononcés, jugement en cours, etc…), un traitement au cas par cas doit bien sûr être envisagé en accord avec les autorités haïtiennes.
Nous sommes bien conscients que la situation doit être particulièrement chaotique sur place mais les autorités françaises ont en leur possession un certain nombre d’informations qui doivent leur permettre d’agir au plus vite car c’est l’intérêt vital des enfants qui est en jeu.


Préambule de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant : « dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, les Nations Unies ont proclamé que l’enfance a droit à une aide et à une assistance spéciales »
Article 3 : « […]Les États parties s’engagent à assurer à l’enfant la protection et les soins nécessaires à son bien-être, compte tenu des droits et des devoirs de ses parents, de ses tuteurs ou des autres personnes légalement responsables de lui, et ils prennent à cette fin toutes les mesures législatives et administratives appropriées. »
Article 10 : « […]Conformément à l’obligation incombant aux États parties en vertu du paragraphe 1 de l’article 9, toute demande faite par un enfant ou ses parents en vue d’entrer dans un État partie ou de le quitter aux fins de réunification familiale est considérée par les États parties. dans un esprit positif, avec humanité et diligence »

Cet article a 6 commentaires

  1. Coeur Adoption

    Bonne nouvelle : Source MAE relayé sur le wiki de l’adoption

    (…)compte tenu de la détresse et de la préoccupation légitimes des familles d’adoptants en Haïti, et par dérogation aux procédures habituelles, les enfants haïtiens pour lesquels un jugement a été rendu pourront faire l’objet de transferts vers la France. Il s’agit d’une mesure d’assouplissement très significative. Le président René PREVAL vient de désigner le ministre de la jeunesse et des sports, Monsieur Evans LESCOUFLAIR comme interlocuteur de notre ambassade pour étudier l’ensemble des situations dans les plus brefs délais, et confirmer à chaque fois que cela est nécessaire l’accord des autorités haïtiennes.

  2. lusol64

    M.Burguaud au cours du reportage sur la crèche Notre Dame de la Nativité (Haïti) sur France 2:
    « l’ambassade de France avait des informations très partielles sur ce qui se passait dans cet orphelinat, elle pensait qu’il n’y avait qu’on problème de nourriture et d’eau, elle ne savait pas que des enfants étaient blessés dans cet orphelinat, c’est pour ça que l’ambassade n’a pas envoyé d’ambulance mais seulement un médecin… »

    –> Mouais… je me rappelle le commentaire de M.Burgaud (dont le très bon reportage a le mérite d’exister soit dit en passant): « c’est parce que nous sommes venus
    ici PAR HASARD que… » etc.
    Le « par hasard », je l’ai eu quand même un peu en travers de la gorge…. Bien sûr que non, ils ne sont pas venus par hasard, les journalistes de France 2! Peut-être que cela aurait froissé trop de personnes que de dire que tout le monde était au courant et informé par les adoptants eux-mêmes depuis les premiers jours mais que personne n’a bougé jusqu’à ce que les médias (le « 66 minutes » de M6) commencent à en parler…
    Ca aurait fait une belle polémique; mais les polémiques se choisissent, faut croire…

  3. lusol64

    Attention aux amalgames!
    Au JT de 13H, sur France 2 toujours, l’éternel discours de l’UNICEF sur le « déracinement » des enfants haïtiens. Un discours devenu un leitmotiv. Un tel leitmotiv d’ailleurs qu’il en devient incohérent car il ne s’agit pas de déraciner des enfants, de proposer des familles d’accueil françaises aux enfants sinistrés! Non! Il s’agit dans le cas présent, ON LE RAPPELLE, d’évacuer des enfants dont la procédure d’adoption devait aboutir, EN TOUTE LEGALITE.
    Alors quel est le but de ce discours? Une critique ouverte de l’adoption?
    J’ai très longtemps été sincèrement admirative du travail de l’UNICEF. Jusqu’au jour où j’ai entamé une procédure d’adoption et où j’ai compris que cette Organisation ne voyait pas l’intérêt de l’enfant là où moi je le voyais…

  4. lusol64

    Maintenant je réagis aux propos tenus par Mr Kouchner:

    « Cependant, pour être précis, il y a deux circuits d’adoption: l’un passe par les voies internationales et par ce que nous avons mis au point depuis un certain nombre d’années, et puis il y a les adoptions individuelles. Vous comprendrez bien que le circuit international, le circuit officiel, qui comporte à la fin une décision du juge, soit privilégié, parce que pour les autres nous avons été mis en garde par les autorités haïtiennes, et en particulier par le premier ministre, il ne faut pas faire n’importe quoi… »

    –> Pour qui connaît bien l’adoption internationale, il n’y a rien de plus officiel que l’adoption individuelle qui fait partie des 3 voies officielles de l’adoption: AFA, OAA et individuelle.
    Il faudrait savoir si Mr Kouchner ne connait pas sa « copie » ou s’il donne en toute conscience de fausses infos aux médias, qui eux ne connaissent pas le sujet, et à la « masse populaire », qui s’y connait encore moins…
    Je penche plutôt pour la 2è solution: c’est une stratégie, pour moi, pas une ignorance du sujet. Et cela n’est pas acceptable.

  5. mamaya

    Merci pour cet article limpide. Le mépris envers les adoptants n’est vraiment pas la meilleure stratégie, et la France pourrait utilement s’inspirer des exemples étrangers, avoir de l’imagination, pour régler cette question en toute humanité. Il faut agir vite, les autorités haïtiennes elles-mêmes le demandent et ne comprennent pas que la France soit le seul grand pays à laisser SES enfants là-bas…
    Bon courage à Coeur, en alliance avec le collectif, pour faire avancer cette urgence.

  6. Virgule

    Les propos de Mr Kouchner sont scandaleux et démontrent sa totale méconaissance du dossier.
    De tout coeur avec les familles dans cette épreuve

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