Les enfants qui ont été confiés par leurs parents aux crèches d’Haïti en vue de leur adoption viennent de subir un effroyable traumatisme, après le fracas, la mort d’enfants à leurs côtés, la mort parfois de leurs référents nourriciers, de leur famille et parentèle, ils doivent maintenant peut être craindre de ne pouvoir rejoindre la famille qui les attend en France.
Du bébé aux enfants plus grands tous sont actuellement en état de choc.
Tout le peuple d’Haïti également, mais nous savons que les parents qui attendent leur enfant sont également en état de choc, peur d’avoir perdu leur enfant, peur des effets du traumatisme sur l’enfant qu’ils vont accueillir : la liste des interrogations est lourde et envahissante.
Pour ces parents qui ce soir, dans quelques jours (?) iront dans un aéroport accueillir leur enfant l’association « Cœur Adoption» ouvre une porte de discussion en direct pour trouver ensemble conseils et informations simples et adaptés à la vie courante mais aussi pour les premiers instants à l’aéroport.
Information sur l’état traumatique des enfants et quelques infos sur le « que faire, comment faire » pour les parents.
Vous serez et nous le souhaitons (peu être ? sûrement ?) accueillis, accompagnés, soutenus et conseillés lors de l’arrivée de votre enfant. Auparavant nous vous proposons de tenter de répondre à quelques questions.
Un « état de choc post traumatique » ? Comment se manifeste-t-il ? Que dois- je faire ?
Voici un petit début de réflexion.
L’aspect de votre enfant pourra vous paraître en décalage avec les horreurs vécues par votre enfant. Votre bébé pourra vous paraître paisible, somnolent, même apathique, un plus grand souriant comme habité par ce que nous désignerions par le terme « d’indifférence ». Cet aspect d’une non expression de l’angoisse de la peur ne doit pas être pris à la légère, l’expression de la douleur psychique apparaîtra dans l’après un peu plus tard. L’enfant n’est pas insensible, c’est sa façon de se « protéger », inconsciente. Cet aspect pourrait être comparé à une forme d’anesthésie des sensations et des émotions. Cet état post-traumatique est nécessaire à la survie et permet à l’individu de s’adapter à la situation subie.
Voici un des traits qui nous ferons dire que l’enfant est en état de choc.
A l’opposé de ce comportement de calme il peut présenter un aspect totalement opposé, corps tendu (chez le bébé comme chez le grand enfant) agitation permanente, pleurs silencieux, regard interrogateur vif et vigilant. Ces aspects pourraient alors être perçus comme l’expression d’une vivacité une curiosité adaptées, certes, mais pas seulement nous auront plutôt un enfant en état de vigilance tendue en attente………….de quoi ?…………une nouvelle catastrophe… ?
D’autres aspects vous interrogeront pourquoi un grand enfant fait ses besoins dans sa culotte, n’aurait-il jamais été propre ? Ou est-ce un effet du traumatisme ? Certains d’entre vous, avez lors de la première rencontre, constaté que votre enfant avait acquis la propreté c’est donc le trauma qui s’exprime ainsi ? Bien sur, nous avons tous entendu des propos sur la régression mais comment y répondre comment réagissons nous, et si ce tremblement de terre n’avait eu lieu, mon enfant serait encore propre ?
Alors que prévoir ? Que faire ? Que dire ?
A de grands enfants à des bébés, vos premiers mots, votre bons sens et votre amour n’ont guère besoins de conseils mais après l’état d’effroi y aurait-il quelque chose à dire de plus ou de différent puisque catastrophe il y a?
Gardez à l’esprit que de l’état de bébé à celui d’adulte notre être est pourvu de « mécanismes » qui nous protègent lors de tous les évènements de l’existence. Comment fonctionnent-ils ? Fonctionneront-ils ? Alors essayons ensemble de voir tout ce qui fait que l’enfant peut survivre, s’adapter et vous avec lui.
Françoise , une des psychologues de Coeur Adoption vous propose donc d’en discuter avec vous et vous ouvre ma ligne téléphonique. Elle est psychologue depuis une trentaine d’années spécialiste des troubles des enfants de la petite enfance à l’adolescence.
« Mon objectif n’est pas de faire une consultation psychologique, pour cela vous serez très bien conseillés par ailleurs, je vous offre une discussion sans tabou et surtout pas intellectuelle sur le comment faire, comment vous dégager de l’horreur pour offrir à votre enfant la chaleur de votre protection. »
Pour contacter un de nos référents psychologues ou pédo-psychiatre, veuillez envoyer un mail à l’adresse : coeuradoption@yahoo.fr. Vous recevrez le numéro de téléphone de la personne que vous pouvez appeler. La priorité est donnée aux parents dont les enfants vont être rapatriés bientôt et aux parents ayant perdu un enfant dans la catastrophe.
Merci d’être les premiers à avoir pensé à cette écoute essentielle…