Propos de Bernard Kouchner

«Il existe deux circuits d’adoption : l’un passe par les lois internationales et les procédures que nous avons mises au point depuis un certain nombre d’années ; l’autre correspond aux adoptions individuelles. Vous comprendrez bien que le circuit international, officiel, qui se conclut par une décision du juge, soit privilégié.» Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, déclaration à l’Assemblée nationale, 20 janvier 2009.

Il faut donc rappeler à Monsieur le Ministre qu’il n’existe qu’une seule voie pour adopter : celle qui s’inscrit dans le cadre des lois internationales. L’adoption dite « en individuel » est soumise exactement aux mêmes conditions et réglementations que les adoptions dites « accompagnées » (par des Organismes Autorisés pour l’Adoption – organismes privés – et par l’Agence Française pour l’Adoption- organisme public).

Les adoptants doivent fournir, lors de l’envoi d’un dossier par la procédure individuelle dans un pays d’origine, les copies de leur agrément au Service de l’Adoption Internationale (SAI), dépendant du Ministère des Affaires Etrangères. Les dossiers sont ensuite soumis aux autorités des pays d’origine. En fin de procédure, c’est de nouveau le SAI qui valide les dossiers avant que les adoptants puissent procéder à la demande de visa. Les adoptions accompagnées passent exactement par les mêmes voies.

Nous espérons que Monsieur le Ministre veillera à ce que TOUS les dossiers soient examinés avec le même soin.

Au moment où la France s’apprête à rapatrier les enfants adoptés en Haïti, dont une grande partie en procédure individuelle, M. Kouchner jette le discrédit sur leurs parents. Ces enfants viennent de traverser une catastrophe, leurs parents vivent des moments terribles. Les uns et les autres ont besoin de tout le soutien des autorités et des acteurs de l’adoption pour commencer, dans un contexte bien difficile, une nouvelle vie. Les propos de M. Kouchner, outre qu’ils montrent une méconnaissance totale du dossier, sont particulièrement inadaptés à la situation et malvenus.

Nous attendons une rectification des propos M. le Ministre, au nom de tous ceux qui ont adopté en individuel, depuis de nombreuses années, dans le respect des lois et réglementations internationales.

Cette publication a un commentaire

  1. z e n c h

    La carrière politique de Bernard Kouchner aura été très courte

    On ne regrettera pas, écrit à juste titre Jean Quatremer sur son blog Coulisses de Bruxelles.

    Rarement un ministre a été aussi inexistant sur les affaires européennes. Son seul apport a été de rallonger le nom de son ministère devenu : « des affaires étrangères et européennes ». Même si les locataires du quai d’Orsay ont toujours été bridés dans leurs actions par l’Élysée, qui considère que l’Europe fait partie de son domaine réservé, chaque ministre a au moins tenté de donner le change. Kouchner, même pas. Son inexistence était telle qu’il n’apparaissait que rarement à Bruxelles et se débrouillait pour ramener à la portion congrue ses conférences de presse (toujours décevantes, disons le tout net).

    Son désengagement était tel, qu’il a évité depuis trois ans de rencontrer les journalistes européens en off, sans doute de crainte de dire une bêtise ou de laisser apparaître sa vacuité dans un domaine qu’il ne maîtrisait pas.

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